
Math Lamarre, illustrateur de Trigger Warning
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Entrevue du 14 février 2025 avec Math Lamarre, illustrateur pour G1IDGames et artiste peintre.
Il me semblait évident de mettre en lumière l'artiste derrière Trigger Warning et de retranscrire cette conversation afin que tout le monde puisse en apprendre davantage sur cette forte personnalité qui accompagnera G1IDGames sur les futurs projets.
Bonne lecture!
Salut Math, pour mieux te connaître, pourrais-tu dire aux gens qui tu es et d'où tu viens ?
Salut Hugo, Je m'appelle Math Lamarre et j'ai 31 ans. Je viens de la banlieue de Montréal, où j'ai grandi. J'étais un enfant très énergique, avec une imagination débordante et une passion pour le dessin et l'univers fantastique. Mon enfance m'a beaucoup marqué, et c'est encore aujourd'hui une source d'inspiration majeure pour mes œuvres.
En grandissant, j'avais besoin de plus de stimulation, d'interactions humaines et d'un environnement plus riche. Tout a vraiment commencé lors de ma première année au Cégep Maisonneuve en sciences humaines. J'y étais plus par obligation que par passion, et j'ai rapidement changé d'établissement pour ma deuxième année. Mais il y avait un cours qui m'avait marqué : le cinéma. C'est ce qui m'a poussé à poursuivre dans cette voie à Marie-Victorin.
C'est aussi à ce moment-là que j'ai commencé à passer beaucoup de temps à Montréal. La ville m'a fasciné, voire intimidé au début. Là-bas, tout allait vite. Il y avait des bruits, des odeurs, des styles totalement différents de ceux de la banlieue. Une véritable mosaïque d'individualités. Ce contraste entre le beau et le brut, cette diversité humaine et architecturale, m'a marqué et nourrit encore aujourd'hui mon approche artistique.
Quel est ton parcours jusqu'à aujourd'hui en tant qu'artiste indépendant ?
Pendant mes études en cinéma, j'étais souvent chez un ami qui avait déjà son appartement. Lui, il passait son temps à peindre. Moi, je regardais. Jusqu'au jour où il m'a dit : « Si tu veux continuer à venir, il va falloir que tu fasses quelque chose. Peins. » Il m'a tendu une toile et un pinceau. C'est comme ça que tout a commencé.
De fil en aiguille, j'ai décidé de faire un baccalauréat en dessin et peinture à Concordia. J'y ai appris énormément sur l'art, sur moi-même aussi. J'ai compris que l'art conceptuel, qui repose beaucoup sur le texte et la théorie, ce n'était pas pour moi. Mon approche est plus instinctive, plus intuitive. À Concordia, on nous donnait du feedback sur nos créations sans nous imposer de ligne directrice, et ça m'a permis d'évoluer. Mais je n'ai pas terminé mon bac. Je suis autodidacte, et j'avais le sentiment que trop de directives tuaient la spontanéité de l'art. J'en garde néanmoins de très bons souvenirs et des amitiés précieuses.
Qu'est-ce qui te fait vibrer dans la peinture ?
Peindre, c'est un espace de liberté totale. Un moment où je me déconnecte du rationnel, où je suis en immersion complète. C'est une forme de méditation active. Il n'y a pas de bon ou de mauvais trait, juste une suite d'émotions transposées sur la toile. Mon processus est très instinctif, proche de l'improvisation. Je me laisse guider par mon ressenti du moment, et c'est ça qui me passionne.
Quel genre d'art fais-tu ?
Je fais principalement de l'expressionnisme abstrait. J'aime jouer avec les couleurs saturées, le mouvement, le dynamisme. Mon art est très influencé par mes passions : le skateboard, qui est un sport de mouvement constant, et les jeux vidéo, avec leurs univers immersifs et leurs palettes de couleurs souvent tranchées.
Quel est ton lien avec l'univers du jeu ?
Je suis un grand amateur de jeux vidéo. J'ai passé des heures sur Diablo 2, World of Warcraft... J'adore les univers sombres et fantastiques. J'ai aussi de très bons souvenirs de Donjons et Dragons, surtout pour la création de personnages. Imaginer, donner vie à une entité qui n'existe que dans notre esprit, c'est quelque chose qui me passionne et qui se reflète dans mon travail artistique. Mes peintures s'inspirent souvent des effets visuels des sorts dans les jeux, avec des couleurs vibrantes et une dynamique proche de l'abstrait.
Comment abordes-tu la création ?
Quand je travaille sur une commande, je respecte les directives. Mais quand je peins pour moi, tout commence de manière instinctive. Avec mes spatules, je trace un premier trait, puis un autre, sans plan préétabli. Mon subconscient prend le relais. Il m'arrive de reprendre des toiles des années plus tard, avec un regard différent, une énergie nouvelle. C'est fascinant de voir comment une œuvre peut évoluer avec nous.
Comment partages-tu ton art ?
Principalement par le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux et des expositions communautaires. J'ai parfois exposé en galerie, mais le milieu est très fermé. Il ya beaucoup de despotisme dans le monde de l'art. Les sélections sont rarement impartiales, les décideurs recherchent souvent des artistes qui correspondent à un certain standard. Ils sont souvent frileux a essayer un nouvel artiste ou un style différent. Mais ça ne définit pas la valeur d'une œuvre. Ce qui compte, c'est le lien que l'artiste crée avec son public. J'aurai d'ailleurs une exposition le 22 février au Hop Station à Coaticook.
Où te vois-tu dans 5 ou 10 ans ?
Difficile à dire. Si je regarde en arrière, je me rends compte que tout s'est toujours fait naturellement. Ce qui est certain, c'est que je continuerai à peindre. Le skate, la peinture, mes amis, ce sont les piliers de ma vie. J'aime l'idée d'explorer, de tester de nouvelles choses, de saisir les opportunités au fil du temps. Les rencontres nourrissent mon art. Alors, plus que de me projeter, je préfère suivre le courant, voir où la vie m'emmène.
Où peut-on suivre ton travail et acheter tes œuvres ?
Sur Instagram, et bientôt sur mon propre site web ! https://www.instagram.com/math.lamarre/
Merci pour ton temps et tes réponses à mes questions. C'est un plaisir de travailler avec toi, et j'ai hâte de voir ce que tu vas créer pour les prochains projets que G1IDGames a en réserve ! Voici quelques exemples supplémentaires des œuvres de Math :